Le moustique et l’éléphant : écouter la bonne voix intérieure

Un moustique rencontre un éléphant qui s’apprête à traverser un pont. « Bonjour l’ami, que dirais-tu d’un peu de compagnie pendant que tu chemines sur ce pont ? ». L’éléphant ne répond pas. Le moustique s’installe sur le dos de l’éléphant et se sent extrêmement fier d’avoir pu persuader l’éléphant d’être son co-pilote. Alors qu’ils traversent le pont, le moustique s’écrie: « Attention mon frère, nos deux poids réunis, cela fait très lourd, prend garde à ce que le pont ne s’écroule pas ! ». L’éléphant ne dit rien. Une fois la traversée achevée, le moustique dit : « Tu vois comment je t’ai guidé efficacement ! ». Toujours aucune réponse. Finalement, le moustique descend du dos de l’éléphant et bourdonne : « Voici ma carte de visite. Si tu as besoin d’aide à l’avenir, fais-moi signe ». L’éléphant pense avoir entendu comme un murmure, mais il l’oublie vite pensant avoir affaire à un bruit de fond et poursuit son chemin.

Nous avançons tous dans la vie avec une voix intérieure ressemblant à ce moustique qui tourne autour de nous et peut s’imposer de façon tellement insistante, au point parfois de ne plus entendre que lui et nous rendre incapable de concentrer notre attention sur autre chose que sa présence. Nous tentons de ne pas y prêter attention, mais nous finissons par écouter cette voix parasite. Nous nous laissons influencer par elle, même lorsque les conseils qu’elle véhicule sont fondés sur la peur plus que sur la raison. Se comporter comme l’éléphant est un double défi quotidien : celui de conserver son aspiration jour après jour malgré une imagination parasite, nourrie année après année par nos peurs et nos déceptions ; et celui de vivre avec ces pensées, d’accepter leur présence, plutôt que de perdre son énergie à tenter de les chasser – l’éléphant prête si peu d’attention au moustique qu’il ne l’entend même plus, alors qu’il aurait suffi d’un geste brusque d’irritation de sa part pour concrétiser la chute contre laquelle le moustique l’avait justement mis en garde…

Pour beaucoup d’entre nous, la principale pensée parasite avec laquelle nous devons cheminer avant d’atteindre la rive semble être : « La route est trop longue, je ne m’attendais pas à devoir marcher aussi longtemps ». Une personne m’a un jour montré une petite carte qu’elle conservait dans son portefeuille et qu’elle avait l’habitude de ressortir quand le « moustique » se faisait trop insistant. On pouvait y lire ces mots, qui lui rappelait à la fois l’importance de son aspiration et à quel point le temps qui passe, loin d’être son ennemi, permet à son idéal de germer et de prendre progressivement corps :

« Ne pense jamais que le temps qui passe signifie le temps qui te dit non.
Attends ;

Tiens-bon ;
Accroche-toi.
La patience a du génie »

Publié par Alain Orsot

Découvrir nos moteurs et comprendre nos freins pour se construire. Auteur de "Reprendre sa vie en main", "En finir avec la crainte de changer", "Les trois clés des bâtisseurs"

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