Le mot routine est souvent perçu dans son sens péjoratif, celui associé à une répétition ennuyeuse, alors que le dictionnaire de l’Académie Française le définit comme « la capacité, la faculté acquise par une longue habitude, par une longue pratique ». Nous trouvons normal que les jeunes enfants soient sensibles à la mise en place de routines – l’histoire du soir, le bain à heure fixe, les devoirs après le goûter mais avant d’aller jouer,… – qui les aide à se structurer. En revanche, une fois devenus adultes, nous estimons que la mise en place de routines ne nous est plus nécessaire. Ces méthodes qui nous mettaient autrefois en confiance deviennent à nos yeux synonymes de rigidité, voire des marques de troubles obsessionnels. On prétend vouloir rester sain et libre en s’affranchissant de ces contraintes répétitives qui s’opposent à une vie dynamique, riche et variée. Mais c’est rendre la routine synonyme de mauvaise habitude – celle qui faisait dire à l’écrivain et historien Arthur Helps « Routine n’est pas organisation, pas plus que paralysie n’est ordre » – alors que ce sont les conséquences sur notre vie qui la rende bonne ou mauvaise. Le culturiste sait très bien qu’en continuant de pratiquer ses séances d’exercices, sa routine portera ses fruits. Et c’est par la répétition que le chanteur, le musicien ou l’acteur développe sa confiance dans la maîtrise de son art, combat le trac et affiche une prestation qui semble parfaitement naturelle alors que des heures de travail ont été nécessaires. « L’adaptabilité s’acquiert par l’expérience du changement » confirme ainsi Daniel Jouve, conseiller en recrutement, faisant écho à Aristote qui affirmait que « Nous sommes ce que nous faisons à répétition. L’excellence, donc, n’est pas un acte, mais bien une habitude ». Notre capacité et notre goût pour le changement se provoquent et s’entraînent comme un muscle, donnant ainsi naissance à un cercle vertueux dans lequel les résultats obtenus progressivement nous aident à accepter et à rechercher le changement avec toujours plus de satisfaction.
Pour autant le besoin de régularité n’empêche pas de renouveler régulièrement nos actions. Installer une saine routine dans notre existence ne doit pas déboucher sur un style de vie monotone et répétitif. Pour beaucoup de sportifs, d’artistes ou d’individus pratiquant un régime alimentaire, le secret d’un changement réussi réside dans la diversité de leurs routines. En variant les parcours, les exercices ou la nature des repas, l’organisme – les muscles comme le cerveau – doit régulièrement s’adapter à un nouvel environnement, entretenant ainsi les idées de nouveauté et d’originalité qui empêchent la monotonie de s’installer. La séance d’entrainement ou le repas équilibré peut avoir lieu chaque jour et même à heure fixe, il n’en est pas moins varié dans son contenu et ne produit pas le sentiment d’être répétitif.
Enfin, la routine ne doit pas faire oublier ce que l’on cherche au final à accomplir : elle est un moyen au service d’un objectif de vie, et non un but en soi. Beaucoup de sportifs abandonnent quand l’effort, le besoin de discipline et de constance occupent davantage leur esprit que la perspective de l’objectif atteint. La routine se détache alors de sa véritable nature pour ne plus être qu’une « chose à faire ». Réserver quelques minutes avant la séance pour se remémorer les raisons qui ont amenées à mettre en place cette routine n’apparaît peut-être pas indispensable en début de parcours, mais devient crucial avec le temps afin de conserver intacte cette ambition, cet enthousiasme dont le sens étymologique (du Grec en theos) signifie littéralement Dieu en nous.

Bonsoir , j’ai besoin c’est certain d’une certaine routine, je n’aime guère les changements, je pense que je dois être à la limite du « normal » , tout changement me mène souvent à une angoisse. Je crois que cette angoisse pathologique vient de ma naissance pendant la guerre où toute la famille était stressée, ma mère en premier. je pense qu’on ne se refait pas, il faut vivre avec .Bonne fin de journée Amitiés MTH
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