Le développement personnel n’est-il qu’un fourre-tout à la mode ?

Quand j’ai publié « Reprendre sa vie en main« , mon premier livre, en 2014, l’initiative fut accueillie de diverses manières par mes proches et connaissances. « C’est quoi le thème ?« . Et comme il faut bien employer des termes génériques, l’expression « développement personnel » s’imposait assez naturellement.

Si quelques réactions montraient un réel intérêt, je dois admettre que la plupart allaient de l’indifférence (« c’est pour les boiteux, moi je vais très bien ») à la perplexité teintée d’une pointe d’ironie (« c’est un bon filon, surtout dans les périodes d’incertitudes, le sujet fait vendre… »). De là à suggérer que je cherchais à surfer sur la détresse des gens, voire à les manipuler, il n’y a qu’un pas que certains hésitaient à peine à franchir…

Il est vrai que lorsque l’on cherche à définir le « développement personnel« , le sujet est vaste. Pour « l’Oracle-qui-sait-tout » qu’est Wikipédia, « le développement personnel est un ensemble hétéroclite de pratiques, appartenant à divers courants de pensées, qui ont pour objectif l’amélioration de la connaissance de soi, la valorisation des talents et potentiels, l’amélioration de la qualité de vie personnelle, la réalisation de ses aspirations et de ses rêves« . Difficile de faire plus vaste. Un tour dans la blogosphère permet de se rendre compte encore davantage de l’étendue recouverte par la notion de développement personnel: pensée positive, vie de couple, « spiritualité(s) », astrologie, diététique, méditation, New Age, organisation de son temps, techniques d’introspection, sans parler des dérives sectaires qui s’appuient sur l’une ou plusieurs de ces thématiques. Bref, partant du principe que chacun cherche à se développer d’une manière ou d’une autre dans un ou plusieurs domaines, il est facile de coller tout et n’importe quoi sous l’étiquette archi-générale du développement personnel…

« Mais tu craches dans la soupe ! Les livres que tu as écrit, ou ce blog qui prétend traiter d’apprendre à se construire, ils ne parlent quand même pas de cuisine ou de botanique !! »

C’est peut-être pour cela que je préfère l’expression « construction de soi« . Question de sémantique ? Je pense que cela va plus loin. Édifier l’être qui réside en nous (je ne parle pas de l’égo…) est sûrement l’objectif le plus noble, le plus motivant et qui a le plus de sens. Il ne s’agit pas uniquement d’apprendre à mieux s’exprimer en public, de bâtir de meilleures relations, ou d’apprendre à être plus en paix avec les autres et avec soi-même. C’est peut-être (et sûrement) un peu tout ça en tant que conséquences, mais c’est avant tout bâtir, édifier, ériger, créer un être pleinement vivant capable de mettre en valeur ses singularités et de les faire rayonner. Le reste en découle.

Ambitieux ? Certainement. Utopique ? Peut-être. Mais à mon sens plus stimulant que de limiter son objectif à « développer sa personne ».

Nous nous créons tous, à chaque instant, plus ou moins bien. Ce qui est motivant est de se lever le matin en ayant à l’esprit de donner aujourd’hui un nouveau coup de pinceau à l’œuvre pour l’amener à être un peu plus belle. Humblement mais avec l’ambition du bâtisseur. Quelque soit le point de départ. Et même si le résultat ne nous parait être aujourd’hui qu’un gribouillage sans cohérence, un ensemble de couches de peintures hétéroclite et peu harmonieux. Le chantier ne se termine jamais, mais il peut avancer chaque jour ; le résultat ne sera jamais parfait mais l’objectif n’est-il pas le chemin ?

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Publié par Alain Orsot

Découvrir nos moteurs et comprendre nos freins pour se construire. Auteur de "Reprendre sa vie en main", "En finir avec la crainte de changer", "Les trois clés des bâtisseurs"

7 commentaires sur « Le développement personnel n’est-il qu’un fourre-tout à la mode ? »

  1. L’important n’est peut-être pas le nom de l’étiquette que l’on accole à une démarche, mais ce que la personne fait, l’expérience vécue et les effets que cela lui rapporte. C’est toujours mieux qu’une stagnation personnelle. Bonne journée

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  2. Oui en effet; après la sémantique a à mon sens son importance, les termes « se développer » et « se construire » ne sont peut-être pas porteur de la même ambition ?
    Pour autant, derrière le désir de « se développer » se cache peut-être une soif plus grande chez la plupart d’entre nous ?
    Cela pourrait faire l’objet d’un autre article 🙂
    Merci pour votre commentaire !

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  3. Bonjour. Comme vous, je fais partie de ceux qui éprouvent le besoin de prendre quelques distances avec cette notion de « Développement Personnel » qui, à l’image de l’enfer, est pavé des meilleures intentions. Ah, si seulement nous pouvions tous conserver une aptitude à faire la part des choses, cela nous permettrait de ne pas sombrer dans les excès que – pour ma part – j’observe de plus en plus autour de moi… Je prépare d’ailleurs en ce moment un article sur ce sujet. Bien à vous.

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